Architecture

FBDM

La BD et l’architecture

L’architecture, premier de tous les arts, est la conception d’espaces et d’édifices respectant des règles de construction et des codes esthétiques. Selon la fonction et la culture du bâtiment construit (religieux, institutionnel, défensif etc.) ces règles diffèrent.

L’urbanisme est un thème important dans la bande dessinée, qui se fait laboratoire d’idées pour imaginer la ville de demain : une ville meilleure, futuriste, utopique aussi. Ces utopies urbaines, créées principalement par la science-fiction, inspirent les architectes, qui nourrissent à leur tour la BD. L’exemple le plus parlant est le magazine Archigram, une revue d’architecture avant-gardiste des années 1960 qui s’inspire de cette culture et participe à son développement. Travaillant tous deux sur la planche, architecte et bédéiste utilisent des outils similaires, même maintenant, au XXIe siècle, où l’on privilégie pourtant les supports numériques. Ils veulent tous deux « installer la vie au cœur de l’espace bâti » et s’appliquent à se faire reflet de la société. Cette approche dissemblable, mais complémentaire, permet aux deux arts de se répondre, de puiser l’un dans l’autre. Il y a une imprégnation réciproque des univers.

La ville comme protagoniste

La ville est parfois personnage, et dans certaines bandes dessinées elle occupe une place centrale, qu’elle soit fictionnelle ou réelle. New-York, Londres, Paris ou Tokyo sont autant de villes qui ont inspiré les bédéistes dans leurs œuvres : la ville dessinée est une source d’inspiration inépuisable qui laisse sa marque sur le 9e art. Dans le champ de la fiction, on peut citer notamment les très emblématiques Gotham City et Metropolis, abritant dans leurs ombres des héros tels que Batman et Superman. La ville de ce dernier emprunte d’ailleurs son nom au film Metropolis de Fritz Lang, paru en 1927. On anticipe ici les liens entre le cinéma et la bande dessinée, mais toujours par le biais de l’architecture : ainsi la ville du film Metropolis a énormément influencé les représentations urbaines dans la bande dessinée, Fritz Lang s’étant lui même inspiré du travail d’Antonio Sant’Elia, architecte italien issu du courant futuriste. La boucle est bouclée.

Les Cités obscures, de François Schuiten et Benoît Peeters (1983, Casterman) est également un bon exemple de l’importance que peut revêtir l’architecture dans la bande dessinée (voir à droite). Les villes et l’espace urbain ont une place de choix dans cette oeuvre, deux des plus grandes villes se nommant Brüsel et Pâhry, directement inspirées par les villes Européennes, dont le nom phonétique est absolument identique, malgré une orthographe différente.




La ville peut aussi se dévoiler selon le sceptre de l’intime, une promenade dans les rues, une marche le long d’un canal, un voyage urbain, en apparence anecdotique mais dévoilant tout autant l’impact d’une ville sur un individu.






La ville, terrain de jeu des bédéistes

La ville et les bâtiments architecturaux peuvent eux-même se prêter au jeu et les murs sont investis par des personnages, les immeubles s’ornent de décors… Bruxelles en est l’exemple parfait, elle qui s’habille d’œuvres de bédéistes belges, arborant fièrement son héritage dans son Parcours BD qui se visite et se découvre, au détour d’un coin de rue, avec près de soixante fresques disséminés sur ses murs.

Envie d’en savoir plus ?

  • Le Corbusier, architecte parmi les hommes, Frédéric Rébéna et Jean-Marc Thévenet (2010, Dupuis)
  • Sin City, Frank Miller (1991, Dark Horse Comics)
  • Les Cités Obscures, François Schuiten et Benoît Peeters (1983, Casterman)

Continuer la visite >