La BD et les arts médiatiques
Complétant la triade des arts multiples, les arts médiatiques comprennent la presse, la radio, la télévision et la photo, ainsi que plus largement, Internet et les réseaux sociaux.
© Safarir, numéro 274
L’essor de la bande dessinée est largement lié à celui de la presse. En effet, il y a une concurrence terrible entre les grands groupes de presses qui cherchent à obtenir le plus de lecteurs possibles, entraînant ainsi de grands progrès techniques. La bande dessinée apparaît alors dans les journaux entre le XIXe et le XXe siècle. D’abord humoristique, souvent satirique, elle se coule dans le récit, devient enfantine, puis reprend finalement sa place chez le lectorat adulte.
La bande dessinée ne reste cependant pas cantonnée à une fonction humoristique et la BD documentaire commence à voir le jour, que ce soit dans la presse ou sur les réseaux sociaux. Le site de radio-canada accueille à ce titre Raif Badawi : Rêver de liberté (2017, Radio-Canada Estrie) une bande dessinée contant l’histoire de Raif Badawi, un prisonnier d’opinion Saoudien.
La bande dessinée numérique
Cette bande dessinée est également un bon exemple de la progression du 9e art dans les médias numériques, la maîtrise du temps de lecture permettant de différencier la bande dessinée de l’animation. La bande dessinée numérique permet d’exploiter les possibilités de son support : BD scrollable, animation, GIF… On différencie ainsi la bande dessinée numérique de la bande dessinée numérisée qui elle n’est que transposée sur écran, à l’instar du scan. Comme exemple de bandes dessinées adaptées sur format numérique, on peut penser à Phallaina de Marietta Ren (2016, Small Bang) une « bande défilée » pensée en une seule fresque, adaptée aux smartphones et aux tablettes et avec un dispositif sonore actif.
La chaîne de télévision française Arte a également créé une bande dessinée feuilleton pour Instagram nommée été. Cette fiction exploite efficacement son support, et elle peut ainsi se lire, au choix, du plus ancien post au plus récent, ou du plus récent au plus ancien.
Bien sûr, Instagram et les réseaux sociaux sont également des supports privilégiés pour la bande dessinée traditionnelle. Cela peut-même devenir un tremplin pour une publication en bande dessinée papier, ou parfois en dessin animé à la télévision. Beaucoup de bédéistes font d’abord leurs preuves sur écran avant d’être repérés par des éditeurs, comme Emma, autrice de Un autre regard (2017, Massot Éditions), ou encore Pénélope Bagieu. Cette dernière, d’abord connue par son blog Ma vie est tout à fait fascinante, est aujourd’hui reconnue pour ses Culottées (2016-2017, Gallimard), nées sur son blog et désormais adaptées en bande dessinée papier et sur Arte, en dessin animé.
Envie d’en savoir plus ?
- Capa, l’étoile filante, Florent Silloray (2016, Casterman)
- Commando Culotte, Mirion Malle (2016, Ankama)
- Blotch, Blutch (2009, Fluide Glacial-Audie)