Dévoilement des finalistes de la 20e édition des prix Bédélys
(Montréal, le 1er mai 2019) – Le FBDM dévoile aujourd’hui les finalistes des prix Bédélys pour 2018. Chaque année, les Bédélys récompensent les meilleures bandes dessinées francophones parues et diffusées au Québec. La 20e édition des prix Bédélys soulignera des bandes dessinées qui se sont illustrées en étant publiées durant l’année civile 2018. Ces prix sont remis dans quatre catégories, soit :
- Le Bédélys étranger : la meilleure bande dessinée étrangère en langue française
- Le Bédélys jeunesse : la meilleure bande dessinée en langue française destinée aux jeunes de 7 à 12 ans
- Le Bédélys indépendant : la meilleure bande dessinée en langue française autoéditée ou autodistribuée au Québec
- Le Bédélys Québec : la meilleure bande dessinée créée et publiée au Québec
Liste des finalistes 2018
Bédélys étranger
- Journal d’Italie, tome 2, David B. (Delcourt)
- Claudine à l’école, Lucie Durbiano (Gallimard )
- Les Rigoles, Brecht Evens, (Actes Sud)
- Moi ce que j’aime, c’est les monstres, Emil Ferris (Alto)
- Ted drôle de Coco, Émilie Gleason, (Atrabile)
- Alors que j’essayais d’être quelqu’un de bien, Ulli Lust (Çà et là)
- Serena, Risbjerg et Pandolfo (Sarbacane)
- Courtes distances, Joff Winterhart (Ça et là)
- Les égarés de Déjima, Foletti et Wouters (Sarbacane)
- Sunny Sunny Ann, Miki Yamamoto (Pika)
Bédélys jeunesse
- 13e avenue, tome 1, Geneviève Pettersen, François Vigneault (La Pastèque)
- Le garçon sorcière, Molly Knox Ostertag (Scholastic)
- Les Mythics, tome 1 : « Yuko », Philippe Ogaki, Jenny (Delcourt)
- Island, tome 1 : « Deus ex machina », Sébastien Mao, Pierre Waltch. (Bamboo)
- La rivière à l’envers, tome 1 : « Tomek », Maxe L’Hermenier, Djet, Parada (Jungle)
Bédélys indépendant
- Tout va bien / Everything’s fine, Anouk
- Oslo l’à moitié mort, Skip Jensen (Éditions Trip)
- C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle
- Mon beau petit nombril, Mathieu Massicotte Quesnel (Éditions Trip)
- La fois où je suis tombé au carrefour, Daniel Pelchat (Éditions Trip)
Bédélys Québec
- De concert, Jimmy Beaulieu, Sophie Bédard, Vincent Giard et Singeon (La mauvaise tête)
- Folk, Iris (La Pastèque)
- Je est un hôte, Robert Marcel Lepage (La mauvaise tête)
- La petite Russie, Francis Desharnais (Pow Pow)
- La vie d’artiste, Catherine Ocelot (Mécanique Générale)
Dévoilement des lauréats
Le dévoilement des quatre lauréats aura lieu lors du cocktail d’ouverture du Festival BD de Montréal, soit le vendredi 24 mai à l’Espace la Fontaine.
L’affiche pour la promotion du gala a été réalisée par Siris, lauréat du Bédélys Québec 2018 pour Vogue la valise (La Pastèque).
Spécificité de nos jurys
Ce qui fait la spécificité des prix Bédélys, c’est qu’ils sont attribués par des jurys de lecture majoritairement composés de différents professionnels du livre et de la littérature : libraires, bibliothécaires, professeurs de littérature. En outre, nous nous faisons un point d’honneur à ce que nos jurys soient mixtes en termes de sexe et d’âge. Ces deux facteurs nous permettent de bénéficier du maximum de diversité de points de vue, d’ouverture et d’expertise lors de l’évaluation des œuvres. Dans chaque jury, les finalistes sont relus au moins une fois en vue du choix du gagnant. L’élection des finalistes comme des gagnants se fait sur une base analytique et argumentative.
Finalistes – Bédélys étranger 2018
Journal d’Italie, tome 2, David B. (Delcourt)
L’auteur-personnage emprunte l’espace du carnet pour rapporter des témoignages où réel et imaginaire se confondent, mettant en images de manière surréaliste ou symbolique des mondes invisibles : ceux que l’on choisit de ne pas voir (mafia, itinérants) ou auxquels on ne veut pas croire (esprits et fantômes).
Claudine à l’école, Lucie Durbiano (Gallimard )
Lucie Durbiano adapte ici le roman de Colette en rendant avec un naturel séduisant l’âge de l’adolescence par de petits détails d’expression qui nuancent le récit. Claudine, 15 ans, s’ennuie à l’école. Elle préfère les intrigues amoureuses, surtout celles des autres. Elle se joue de ses camarades avec finesse et humour et a une force de caractère qui l’élève au-dessus de tous.
Les Rigoles, Brecht Evens, (Actes Sud)
Dans Les Rigoles, Brecht Evens raconte les multiples histoires d’une festive nuit de Paris. Les trajets de personnages fantasques et tragiques s’entrecroisent dans une nuit chaude d’été qui ne semble jamais vouloir se terminer. Les aquarelles d’Evens, aux compositions savantes et surprenantes, font briller l’ensemble comme les néons de la ville.
Moi ce que j’aime, c’est les monstres, Emil Ferris (Alto)
Voilà une bande dessinée fleuve dont le premier tome est déjà un impressionnant pavé qui en a fait parler plus d’un à sa sortie. Par le dessin qui emprunte à la fois au journal intime fantasmagorique et au calepin d’une artiste qui dévoile son intériorité et son étrangeté, Moi ce que j’aime, c’est les monstres invite le lecteur à découvrir la monstruosité qui sommeille en chacun de nous à travers une enquête menée par une jeune fille qui rêve d’être un loup-garou.
Ted drôle de Coco, Émilie Gleason, (Atrabile)
Ted est un grand garçon aux allures clownesques avec ses petites manies et sa routine bien ancrée, qui semblent par moments plutôt saugrenues. Mais le jour où sa routine sera bouleversée par un événement banal, tout son fragile univers s’en trouvera déséquilibré. Avec son dessin vibrant aux couleurs acidulées, Émilie Gleason nous entraîne en balade dans le quotidien d’un personnage atteint du syndrome d’Asperger. Une bd tragi-comique qui ne laisse aucun lecteur indemne !
Alors que j’essayais d’être quelqu’un de bien, Ulli Lust (Çà et là)
Le travail de l’autrice autrichienne Ulli Lust relève de l’autofiction, elle est à la poursuite de son passé et construit peu à peu une grande œuvre qui retrace sa vie mouvementée de femme indépendante. Dans ce troisième récit, Ulli vit à Vienne, elle a 23 ans et aime profondément Georges, un acteur de théâtre plus âgé qu’elle. Mais voilà qu’elle rencontre Kim, un immigré nigérien qui la fait chavirer dans les affres d’une passion destructrice.
Serena, Risbjerg et Pandolfo (Sarbacane)
Adapté du roman de Ron Nash, Serena nous présente le portrait d’une femme prête à tout pour arriver à ses fins. Dans les États-Unis des années 30, alors que la crise fait rage et que rien ne peut être tenu pour acquis, Serena et George Pemberton dirigent une exploitation forestière d’une main de fer. Tous l’auront vite compris : forte, impitoyable et insensible, c’est Serena qui commande sur ces terres.
Courtes distances, Joff Winterhart (Ça et là)
Un jeune adulte désœuvré et candide se fait confier un travail d’assistant par un vieil homme qui se pose en sage et qui souhaite le prendre sous son aile. Sa soi-disant philosophie en est une composée d’étranges anecdotes. Le vieux grincheux qui prend son mauvais caractère et ses excentricités pour de savants conseils aura de la peine à trouver le disciple qu’il cherche. Courtes distances est un étrange et poignant récit qui se pose comme une antithèse du roman d’apprentissage et qui étonne par ses personnages et son atmosphère.
Les égarés de Déjima, Foletti et Wouters (Sarbacane)
Fin du 18e siècle, alors que l’empire néerlandais est sur le déclin, le comte Thierry de Hasselt ne rêve que d’une chose, s’initier à la doctrine Zen du temple Zhu au Japon. À la suite d’une traversée mouvementée, le comte se retrouve propulsé dans un pays fermé et instable, et vivra malgré lui des scènes dignes des grandes estampes japonaises. Seul le Setsudan, un rônin fou et ivrogne, lui permettra peut-être d’atteindre son but…
Sunny Sunny Ann, Miki Yamamoto (Pika)
Un coup de pinceau qui glisse et décrit avec souplesse le portrait de cette femme libre et généreuse, marginale et anticonformiste. Un road-trip enlevant et violent sur les routes du centre des États-Unis, qui nous rappelle avec émotion le grand Thelma et Louise. Un manga publié en 2012 qui a révélé l’autrice avec le prix culturel Osamu Tezuka en 2013, catégorie Jeune auteur.
Finalistes – Bédélys jeunesse 2018
13e avenue, tome 1, Geneviève Pettersen, François Vigneault (La Pastèque)
Ce n’est jamais facile de déménager. 13e avenue nous raconte l’odyssée d’Alexis, qui doit quitter le Saguenay avec sa mère pour la grande ville. S’ensuivent une série d’expériences qui viennent rejoindre les jeunes lecteurs : explorer un nouveau quartier, apprendre à se faire des nouveaux amis, voir un parent lutter avec la tristesse et l’isolement. Un récit authentique et touchant au dessin habile.
Le garçon sorcière, Molly Knox Ostertag (Scholastic)
Tout le monde sait que les garçons sont des métamorphes et les filles des sorcières. Mais Aster ne se sent pas à l’aise dans le rôle que sa famille lui réserve. Le Garçon sorcière explore avec brio des concepts comme les rôles de genre sur fond de récit magique et de quête initiatique.
Les Mythics, tome 1 : « Yuko », Philippe Ogaki, Jenny (Delcourt)
Élaborée par les créateurs des Légendaires et de La Rose écarlate, voici une nouvelle série d’aventure au dessin fortement inspiré du manga. Ce premier tome nous invite à suivre les aventures de Yuko, une jeune fille qui hérite de pouvoirs magiques d’un vieux gardien mystérieux. Les éléments classiques de la série d’aventure combinés au talent indéniable de Sobral créent un univers captivant.
Island, tome 1 : « Deus ex machina », Sébastien Mao, Pierre Waltch. (Bamboo)
Que faire lorsqu’on se retrouve seuls sur une île déserte, survivants à un naufrage? Comment se débrouiller sans ressources, face à des dangers inexpliqués? C’est l’aventure à laquelle se trouvent confrontés les cinq héros de Island. Mais comme les lecteurs, ils découvriront rapidement que sur l’île, les apparences sont parfois trompeuses.
La rivière à l’envers, tome 1 : « Tomek », Maxe L’Hermenier, Djet, Parada (Jungle)
Adapter un classique de la littérature jeunesse contemporaine en bande dessinée, c’est ici le défi que relèvent avec force Djet et Maxe L’Hermenier. Tomek, jeune orphelin qui s’ennuie dans son magasin général, est aspiré dans une aventure rocambolesque pour trouver la légendaire rivière qui coule à l’envers.
Finalistes – Bédélys indépendant 2018
Tout va bien / Everything’s fine, Anouk
Une nouvelle chambre, une nouvelle vie. Dans cet espace confiné, les projets s’enchaînent, les soirées et les amants se succèdent, le temps s’écoule peinard. Puis, graduellement, le lieu se dégradant, son occupant sombrera jusqu’à ne plus quitter son lit. Exercice de style en huis clos de 32 pages, Tout va bien raconte habilement, par une série d’images sans texte, un parcours progressif vers la dépression. Quand tout semble bien aller et que les signes sont peu visibles, il faut parfois se rappeler que les apparences peuvent être trompeuses.
Oslo l’à moitié mort, Skip Jensen (Éditions Trip)
Skip Jensen, comme Dante, nous offre son troisième volume de sa divine comédie, volume dans lequel son protagoniste est confronté aux forces métaphysiques qui transforment l’homme en poète. Peaufinant son style graphique qui repose sur le crayon de plomb, Oslo est la culmination d’une esthétique bien unique à Jensen et qui le situe comme étant le Jim Jarmusch de la bande dessinée québécoise.
C’est comme ça que je disparais, Mirion Malle
Sur un ton doux-amer, C’est comme ça que je disparais aborde des thèmes très actuels, que ce soit l’anxiété ou les relations toxiques, avec beaucoup de finesse. Par le biais d’un style qui met en évidence le non-verbal des personnages – regard fuyant ici, main tendue là – l’autrice met bien en lumière le pouvoir de la solidarité au féminin.
Mon beau petit nombril, Mathieu Massicotte Quesnel (Éditions Trip)
Sous forme de journal quotidien, l’auteur rapporte sans complexe les détails de son existence frugale, faite de délires entre amis, de fantasmes, de difficultés économiques, et menée par la pratique du dessin et des jams musicaux. Si le récit en lui-même peut sembler banal, voire répétitif, il est cependant soigneusement exalté par des images fourmillantes de traits, des gueules extravagantes, ainsi qu’une lente mutation du style, comme l’ondulation grésillante du feedback d’un groupe de noise rock.
La fois où je suis tombé au carrefour, Daniel Pelchat (Éditions Trip)
Graphiquement éclaté à souhait, La fois où je suis tombé au carrefour nous plonge dans un court récit aux accents psychédéliques, où une simple visite au centre d’achat se transforme en un voyage halluciné. À l’aide d’une mise en page audacieuse (comprenant de magnifiques pages dépliables) et d’un monde foisonnant de couleurs, l’auteur nous propose ici un premier album réussi, à la fois introspectif et délirant, teinté d’un étrange mélange d’angoisse et d’euphorie. Un beau trip!
Finalistes –Bédélys Québec 2018
De concert, Jimmy Beaulieu, Sophie Bédard, Vincent Giard et Singeon (La mauvaise tête)
Cette bande dessinée vous convie à une soirée magique où se rencontrent dans un concert rock quatre personnalités qui n’ont rien en commun : Marie-Éponge, Stan, Douille et Jimmy. Elle est un plongeon vertigineux et inventif des perceptions où les sons et les couleurs magnifiques sont vécus directement comme des sensations.
Folk, Iris (La Pastèque)
Folk est l’œuvre d’une autrice de bandes dessinées bien accomplie, qui a déjà un long parcours derrière elle, mais il semble qu’elle est loin d’avoir tout donné. Avec son humour bien à elle, Iris livre un début de série prometteur qui rend hommage aux légendes musicales du folk et du blues. Une sorte de réécriture baroque du mythe de Robert Johnson, le bluesman qui aurait vendu son âme au diable, le récit mène ses anti-héros à la fois détestables et attachants avec un rythme qui tient le lecteur accroché à ses péripéties. Un beau moment musical à passer.
Je est un hôte, Robert Marcel Lepage (La mauvaise tête)
Œuvre hybride à mi-chemin entre le carnet de croquis et la bande dessinée, cet album démontre à nouveau le talent de Robert Marcel Lepage. On y navigue dans l’intériorité de l’auteur alors qu’il fait face à la maladie, autant par ses textes empreints d’un humour très personnel que par ses illustrations oniriques et poignantes peuplées d’arbres magistralement dessinés.
La petite Russie, Francis Desharnais (Pow Pow)
Francis Desharnais entraîne le lecteur dans les profondeurs de la forêt abitibienne du milieu du siècle dernier pour rendre hommage à ses grands-parents et à tous ceux qui ont participé au singulier projet du village coopératif de Guyenne. En plus du récit historique, c’est la qualité du dessin qui a marqué le jury. Celui-ci reste fidèle au style simple et expressif de l’auteur, mais nous révèle aussi sa grande maîtrise de plusieurs techniques.
La vie d’artiste, Catherine Ocelot (Mécanique Générale)
La vie d’artiste de Catherine Ocelot nous offre une vision riche et sensible sur la création et sur la place de l’artiste. Par le biais de rencontres avec d’autres créateurs, sa vision évolue. Elle nous amène dans différents lieux souvent visités par eux : ceux où on rencontre l’angoisse et le doute, mais aussi la lutte et le désir de s’élever. Le dessin s’adapte avec finesse à chaque situation. L’humour chaleureux d’Ocelot nous accompagne dans ce projet à la fois intime et collectif.
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Pour informations :
Sandrine Pantalacci
Chargée des prix Bédélys
sandrine.pantalacci@fbdm-montreal.ca